vendredi 27 février 2009

Sarkozy et l’Université – la revanche personnelle d’un cancre.

L’histoire universitaire et le rapport malheureux de Nicolas Sarkozy à celle-ci permettent de comprendre la politique de mépris qu’avec constance ses affidés développent à l’endroit de la recherche et des chercheurs, de l’université et des universitaires. Preuves à l’appui.

Les propos de Nicolas Sarkozy sur l’université et la recherche trahissent une implication personnelle qui n’obéit pas seulement à la centralisation présidentielle du pouvoir. Il ne suffit pas de mettre en cause les conseillers et la plume du discours du 22 janvier 2009 sur « une stratégie nationale de recherche et d’innovation » alors que des passages improvisés de cette allocution prennent un ton acrimonieux et que bien d’autres interventions confirment un solide ressentiment. Pendant sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy s’en prenait par exemple à celui qui avait mis la princesse de Clèves au programme du concours d’administration centrale : « Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d’interroger les concurrents sur la princesse de Clèves. Imaginez un peu le spectacle » (23 février 2007 à Lyon). Depuis, les propos méprisants se sont multipliés contre les scientifiques ou des sciences. En février 2008, la mise en place d’une commission présidée par le professeur Guesnerie, visait à donner une caution académique aux reproches adressés à un enseignement qui négligerait l’entreprise, accorderait trop de place à la macroéconomie et à la sociologie et préparerait, on le devine, à des pensées politiquement subversives. Toutefois, la commission Guesnerie conclut à une excellente qualité d’ensemble des manuels. Les attaques contre la section économique et sociale ont néanmoins continué en prenant parfois le ton du persiflage au nom d’une compétence peu évidente. Ainsi, le 27 janvier 2009, Nicolas Sarkozy ressassait-il son hostilité devant un nouveau public : « Il y a une filière économique pour vos enfants. C’est une blague. Mettez vos enfants dans la filière ES, ils ne pourront pas se permettre de se présenter dans les meilleures écoles économiques ».

Titres de compétence ? Les sociologues savent bien que les jugements en disent souvent plus sur leurs auteurs que sur les choses dont ils parlent. Or les études de Nicolas Sarkozy n’ont pas été si brillantes ni spécialisées qu’elles l’autorisent à juger de haut les questions d’orientation scolaire et de pédagogie. Par contre, elles ont été assez médiocres pour nourrir son ressentiment personnel qui, en affinité avec l’humeur anti-intellectuelle des milieux qui le soutiennent, explique largement la « petite guerre » faite aujourd’hui aux scientifiques et universitaires.

Avant l’élection présidentielle de 2007, les sites officiels (ministère de l’Intérieur, Conseil Général des Hauts de Seine), partisan (UMP) ou professionnel (Cabinet d’avocats Arnaud Claude – Nicolas Sarkozy) indiquaient que Nicolas Sarkozy avait une maîtrise de droit privé, un certificat d’aptitude à la profession d’avocat, un DEA de sciences politiques et fait des études à l’Institut d’Etudes politiques de Paris. Quelques uns étaient plus précis comme le Ministère de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire indiquant un « DEA de sciences politiques avec mention (mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 » ainsi que celui du Conseil Général des Hauts de Seine qui assurait que « Nicolas Sarkozy décroche un DEA de sciences politiques avec mention, lors de la soutenance d’un mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 ».

La mention des Etudes à l’IEP de Paris est problématique puisque Nicolas Sarkozy n’y a pas poursuivi ses études jusqu’au bout comme il est aisé de le vérifier dans l’annuaire des anciens élèves. Or, selon les usages, le titre d’ancien élève ne vaut que pour les diplômés. Il fut donc abandonné. Toutefois, le site de l’Elysée porte toujours cette indication lapidaire : Institut d’Etudes Politiques de Paris (1979-1981). Quant à l’expression « avec mention » accolée à un diplôme, elle indique cette propension à « gonfler » son CV caractéristique des candidatures aux emplois d’aujourd’hui. Si les universitaires savent que tous les diplômés ont au moins la mention « passable », tous les Français ne le savent peut-être pas. L’ensemble des CV est flou à d’autres égards puisqu’on ignore où les diplômes ont été obtenus. Seul le site professionnel du cabinet d’avocats des Hauts de Seine indiquait que Nicolas Sarkozy « est diplômé de droit privé et d’un DEA de sciences politiques de l’Université de Paris X Nanterre ».

C’est en effet là que Nicolas Sarkozy a fait ses études. Faute d’annuaire d’anciens élèves, il était plus difficile de vérifier ce curriculum vitae. Le certificat d’aptitude à la profession d’avocat a bien été obtenu en 1980 avec la note de 10/20 (cf. doc. 1 en annexe). Il y a par contre un problème pour le DEA. Sauf la même défaillance de mémoire des professeurs exerçant en 1979 dans le DEA de sciences politiques de Paris X Nanterre, Nicolas Sarkozy n’a pas obtenu son diplôme. Une petite enquête se heurte à la page noire du réseau intranet de l’université. L’auteur de ces lignes a alors adressé une demande écrite à la présidence de l’université qui a confirmé que le service de scolarité disposait bien d’un document certifiant l’obtention du DEA. Il restait à vérifier avec la pièce qui fait foi en la matière, à savoir le procès verbal de délibération, document autographe au format A3, difficile à contrefaire. Le candidat apparaît bien dans le procès verbal de la première session : il est « ajourné » car absent de l’épreuve écrite terminale et n’ayant pas rendu son mémoire (cf. doc. 2). Il restait à consulter le procès verbal de la deuxième session. Or, le procès verbal a disparu des archives de l’université. Il est même le seul procès verbal manquant de toute l’existence du DEA.

Un conclusion est certaine : les universités protègent mal leurs archives. Si l’auteur de ces lignes a pu y pénétrer pour enquête, on peut supposer que d’autres puissent le faire aussi, légalement ou non, pour des raisons illicites. Voila en tout cas un bon motif de réforme de l’université : garantir l’authenticité des diplômes.

Alain Garrigou, Professeur de science politique à l’université de Paris X Nanterre

PS : Le titre de l’article est de la seule responsabilité de la Fondation Copernic.

Fonctionnaires: un geste pour l'université mais le cap des 30.000 suppressions maintenu

Dépêches de l'Education du Jeudi 26 février 2009

Le gel annoncé de la suppression de postes dans les universités marque
une première brèche dans la politique de réduction du nombre de
fonctionnaires, selon les syndicats, même si le gouvernement entend
maintenir son objectif de 30.000 emplois en moins en 2009.

L'exécutif a promis mercredi qu'aucune suppression de postes
n'interviendrait dans les universités en 2010 ni en 2011, tentant de
sortir de la crise qui agite le monde universitaire depuis des semaines.

Mais le ministère de la Fonction publique a précisé jeudi à l'AFP que
cette annonce ne remettait "pas en cause l'objectif global" de
non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite,
soit quelque 30.000 suppressions d'emplois par an de 2009 à 2011, dans
le cadre de la réforme de l'Etat.

Le budget 2009 de l'Enseignement supérieur et la recherche, prévoit la
disparition de 900 emplois (hors enseignants- chercheurs) au titre de
cette politique.

Les syndicats de la Fonction publique, qui réclament un moratoire sur
les 30.000 suppressions programmées en 2009, ont salué jeudi "une
porte légèrement entrebâillée" (CFDT), "un frémissement" (CGT) ou
encore "un geste" de la part du gouvernement (CFE-CGC), tout en
regrettant que cette annonce ne concerne pas l'année en cours, au
moment où le chômage connaît une forte hausse.

"L'Etat, en tant qu'employeur a des responsabilité s dans la lutte
contre le chômage. La logique serait de remettre à plat la question
des suppressions d'emplois dans son ensemble", a déclaré à l'AFP
Gérard Aschieri (FSU), tandis que Denis Lefebvre (CFTC) soulignait
"qu'avec la forte hausse du chômage des jeunes, ce n'est pas le moment
de serrer la vis dans la Fonction publique".

Certains syndicats se montrent très pessimistes. "Si le gouvernement
exonère les universités mais maintient le volume global d'emplois
annoncé pour 2010 et 2011, il fera porter sur d'autres secteurs de la
Fonction publique, voire d'autres secteurs de l'éducation nationale,
des coupes plus importantes" , explique Jean-Marc Canon (CGT), jugeant
la réponse "parcellaire" et "inacceptable" .

Pour Brigitte Jumel (CFDT), "on ne peut pas répondre à des
revendications catégorielles par des amputations sur d'autres
secteurs" et "le gel des suppressions d'emplois, ça ne se négocie pas
catégorie par catégorie".

Ainsi, Luc Berille (SE-Unsa) demande "des mesures de même nature dans
l'enseignement scolaire", qui va payer le plus lourd tribut en 2009,
avec 13.500 postes en moins.

Les syndicats voient dans ce premier pas du gouvernement une
opportunité d'intensifier leur action, après la mobilisation massive
du 29 janvier sur l'emploi et le pouvoir d'achat.

"Cela montre que la mobilisation paye quand elle est forte, et que le
gouvernement peut reculer", analyse Jean-Michel Nathanson (Solidaires) .

"C'est un signe que le gouvernement prend avec beaucoup de sérieux la
tension qui existe dans la Fonction publique. Ils ont compris qu'il y
avait des gestes d'apaisement à faire, mais on attend d'autres signes
mardi", a précisé pour sa part Anne Balthazar (FO), évoquant une
réunion entre syndicats et le ministre de la Fonction publique Eric
Woerth et son secrétaire d'Etat André Santini.

Mais au terme des premières rencontres bilatérales entamées en début
de semaine, les confédérations se sont heurtées à une fin de non
recevoir sur leurs revendications sur l'emploi et une hausse des salaires.

jeudi 26 février 2009

Quand Sarko découvre le monde enseignant

Au cours de son désormais célèbre dis- cours du 22 janvier à l'Elysée,
Sarko s'est permis d'ironiser lourdement sur les chercheurs et sur
leur « immobilisme et conservatisme ».
Un discours qu'il regrette sûrement aujourd'hui d'avoir prononcé, tant
il a contribué à porter à ébullition les universités.
En privé, le chef de l'Etat affiche une aversion encore plus grande à
l'égard des enseignants en général. On ne compte plus ses tirades sur
les profs et les syndicats qui « sont à gauche » , « tou¬jours en
vacances ou en train de manifester ».
« Ils (les enseignants) sont insupportables, infréquentables,
haïs¬sables, a-t-il prétendu, l'autre jour, lors d'une réunion sur
l'Education. C'est bien simple. Quand je visite une école, je demande
toujours à voir les femmes de ménage et les cantinières et je leur
serre la main, car ce sont les seuls gens normaux de l'établisse¬ment. »
On mesure donc l'effort que Sarkozy a dû faire sur lui-même pour
inviter à déjeuner à l'Elysée, le 23 février, onze professeurs des
premier et second degrés qui ont écrit sur le système éducatif.
Officiellement, il s'agissait d'« évoquer avec eux leur métier ». En
réalité, Sarko voulait leur passer un peu de pommade car il craint
énormément que les profs des lycées — et surtout les lycéens —
rejoignent dans les manifs les enseignants- cher-cheurs et les
étudiants. « On demande à l'école, leur a-t-il notamment déclaré, de
compenser les malheurs de l'humanité, et en même temps on respecte de
moins en moins les enseignants. Je veux restaurer leur autorité et
leur donner leur vraie place dans la société. »

Encore un peu et il leur offrait une Rolex.

Le Canard 25 02 09

Bastien Cazals dépose un recours contre l'Etat

L'aide personnalisée est-elle légale ? C'est la question que pose Bastien Cazals, un des chefs de file des enseignants désobéisseurs, en réponse aux retenues sur salaire qui le frappent.

Bastien Cazals a déposé un recours au tribunal administratif de Montpellier. Selon lui, "outre le fait que les sanctions financières ne sont pas prévues dans le statut des fonctionnaires, ce recours s'appuie sur l'illégalité de l'aide personnalisée qui, dans la majorité des écoles de France, revient à ajouter une demi-heure d'enseignement au-delà de la limite légale des 6 heures quotidiennes pour les enfants".

Il entend ainsi contester la décision de l'inspection académique de l'Hérault de procéder à des retraits sur salaire liés au fait qu'il n'effectue pas l'aide personnalisée. Dans Le Figaro, le 21 janvier, Xavier Darcos avait condamné les désobéisseurs : " Quand un professeur refuse d'aider ses élèves, il rompt la confiance que la Nation place dans l'école". Début février, B. Cazals avait bénéficié de versements de solidarité pour pouvoir continuer son action.

sources : café péda

Sami Benméziane jugé : « ça aurait pu être n'importe lequel d'entre nous »


Sami Benmeziane, professeur des écoles à Indre, ira-t-il en prison ? A-t-il volontairement blessé un policier dans une manifestation anti-Darcos ou est-il, après d'autres, un bouc émissaire ?

Lundi 23 février il comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nantes pour rébellion. Un millier d'enseignants et d'élus l'ont accompagné au tribunal. Le procureur demande 2 mois avec sursis et 600 euros d'amende pour rébellion. L'avocat plaide la relaxe. Verdict le 10 mars.

Le mouvement universitaire cherche la convergence avec l'Ecole

Réunie le 20 février, la Coordination nationale des universités, regroupant 65 universités, a maintenu son mot d'ordre de grève. Elle envisage 3 journées nationales de manifestations le 26 février et les 5 et 10 mars. A partir du 5 mars, les universitaires menacent de démissionner "de toutes les charges administratives non électives" et des "jurys (bac, BTS, DUT, Cape, Agreg" etc.

La journée du 10 mars est présentée comme une "grande manifestation nationale de la maternelle à l'université".

Jeudi 19 février, près de 50 000 personne sont manifester à l'appel de la coordination. Ils étaient de 15 à 30 000 à Paris, environ 5 000 à Marseille et Strasbourg. La journée du 24 février devrait être réservée à des "actions" vers le public, par exemple, à Paris, une "grande vente aux enchères de concepts"…

sources : café péda

Bérille : Sarkozy veut un "marché scolaire"

"La privatisation, c’est-à-dire l’abandon d’une activité publique pour la livrer au secteur privé, cela fait partie de la politique gouvernementale : je pense à ce qui menace des entreprises publiques comme EDF ou la Poste. Mais le projet du gouvernement sur la Fonction publique est plus subtil". S'exprimant longuement sur le blog de Luc Cédelle, Luc Bérille, secrétaire général du SE-UNSA partage son analyse de la politique gouvernementale et du positionnement de son syndicat.

On en tirera par exemple cette vision d'avenir de l'Ecole sarkozienne. "J’ai parlé de sa volonté d’y introduire des modes de fonctionnement importés du privé. Je crois que c’est davantage ainsi qu’il envisage de faire pour l’Ecole. En matière d’éducation, on peut considérer que le service public est là pour garantir à tous un droit : c’est la base de notre Ecole publique. Mais on peut avoir une autre logique qui consiste à estimer qu’il existe un marché scolaire et que l’Ecole doit alors s’organiser pour y répondre selon le principe de l’offre et de la demande. C’est très exactement la logique à laquelle nous conduirait la disparition complète de la sectorisation scolaire, dont je rappelle qu’elle est affichée comme un objectif gouvernemental".

sources : café péda

Trop de fondamentaux tue l'éducation

Quels savoirs, quelles compétences l'Ecole doit-elle transmettre ? Ed Balls, le secrétaire d'état aux écoles, est furieux. Au terme de la plus grande enquête menée sur l'école primaire, le professeur Robin Alexander a prononcé un verdict sans appel : "L'éducation et dans une certaine mesure les vies (des jeunes anglais) sont appauvries s'ils reçoivent une éducation aussi déficiente".

L'accusé dans cette affaire c'est le retour aux fondamentaux promu ces dernières années en Angleterre et fortement soutenu par les batteries de tests officiels, "l'éléphant dans le curriculum" pour le professeur Alexander. Si les jeunes Anglais ont obtenu de très bons scores dans les évaluations internationales (en maths par exemple) c'est en acceptant une éducation rétrécie à quelques sujets.

Obligés de travailler pour les tests dans un système scolaire marqué par la compétition entre écoles, les élèves passent des heures sur les matières évaluées (maths, anglais). Cela se fait au détriment des autres disciplines. L'histoire, les sciences, la géographie, les arts ont été "expulsés" selon R. Alexander. Son rapport préconise donc de remodeler le curriculum en 12 points et 8 domaines, comprenant nommément ces dernières disciplines.

Il est particulièrement intéressant de voir qu'il fait entrer dans le nouveau curriculum, au-delà des disciplines, l'aptitude à travailler ensemble, l'épanouissement, la capacité à donner du sens aux enseignements, à explorer. Des compétences aussi indispensables que les fondamentaux.

sources : café péda

enseignants en CDD, c'es parti

Voici ce qu'on vient de trouver sur le forum de D.Calin. C'est effarant!!
Il s'agit d'une personne qui va travailler en ITEP,oui, oui...

Bonjour,

je suis contractuelle, c'est-à-dire embauchée en CDD jusqu'à début
juillet. Et vous, êtes-vous professeur des écoles ?
Je rencontre demain matin l'enseignante que je vais remplacer ainsi
que ma nouvelle collègue : je suis contente d'avoir cette matinée pour
faire le point et pouvoir poser toutes les questions qui me
traversent. Et puis surtout, ça me laissera quelques jours pour
préparer mon travail pour la semaine prochaine !

mercredi 25 février 2009

A table, Sarkozy refait l'école avec les nostalgiques de l'autorité

Par Bernard Girard | Enseignant blogueur | 24/02/2009 | 16H31

Lundi midi, Sarkozy a reçu à déjeuner 11 enseignants du primaire et du secondaire, officiellement chargés d’éclairer sa lanterne sur les questions éducatives. Selon Darcos, ces enseignants ont été sélectionnés en "en fonction d’une certaine notoriété", apprend-on dans une dépêche de l'AEF du 23 février.

Effectivement, mais quelle notoriété! Dans la liste, on constate que la grosse majorité des participants se sont signalés par la publication, au cours des dernières années, de violents pamphlets, caricaturant l’état de l’école et en appelant au rétablissement d’un ordre scolaire fantasmé, celui du passé.

Parmi les invités aux agapes de Sarkozy, on relève ainsi les noms de Rachel Boutonnet, l’égérie des bonnes vieilles méthodes et des coups de règle sur les doigts, membre d’un groupuscule ultra-réactionnaire, auteure de "Pourquoi et comment j’enseigne le b.a-ba" (2003) et du "Journal d’une institutrice clandestine" (2005), nullement gênée de voir comment sa supposée clandestinité a pu la conduire sous les ors de l’Elysée.
Des auteurs qui déclinent jusqu'à plus soif le thème du "rien ne va plus"

On y voit aussi Sébastien Clerc, auteur, quant à lui, de "Au secours! Sauvons notre école", responsable autoproclamé de la formation des profs dans l’académie de Créteil et créateur de ces inénarrables stages de "tenue de classe" où l’on apprend aux jeunes profs à afficher une mine "relativement inquiétante" (sic) devant les élèves ou à "théâtraliser leur cours".

Ce même Clerc, manifestement très à l’aise au cours du repas qu’il qualifie de "chaleureux", aux côtés d’un chef de l’Etat qui "s’est montré très attentif".

Il y avait encore Mara Goyet, auteur de "Tombeau pour le collège", Cécile Ladjali, agrégée, co-auteure de "Eloge de la transmission: du maître à l’élève" (2003), Iannis Roder, également agrégé, auteur de "Tableau noir -La défaite de l’école" (2008).

Ces ouvrages ont tous pour point commun, outre leur caractère interchangeable -quand on en a lu un, on les a tous lus- de décliner jusqu’à plus soif le thème de "la baisse de niveau", que seul le rétablissement de l’"autorité" permettrait de juguler. Sophie Audoubert, plus lucide et courageuse avec son "Don Quichotte en banlieue, Les combats d’une enseignante" (2008), a dû se sentir bien seule.

Mais après tout, pourquoi s’est-elle sentie obligée de se rendre à ce qui reste avant tout à une opération de communication politique typiquement sarkozienne?
Toujours cette volonté de contourner syndicats et mouvements pédagogiques

Avec ce déjeuner à l’Elysée on retrouve ce mélange d’amateurisme, de copinage et de provocation caractéristiques de la politique éducative du gouvernement. Avec toujours, cette volonté de contourner non seulement les syndicats mais aussi les mouvements pédagogiques et l’ensemble des organisations professionnelles au profit d’une consultation de façade, caricaturale, avec des partenaires choisis dans l’ombre, ne représentant qu’eux-mêmes et dénués de toute représentativité.

"Ils cherchent d’autres interlocuteurs que les syndicats", confesse benoîtement Boutonnet, amalgamant dans une même entité -"les syndicats"- les opinions et les propositions les plus diverses.

Si le gouvernement cherche effectivement "d’autres interlocuteurs que les syndicats", il pourrait également se tourner vers la myriade de professionnels, enseignants, éducateurs, pédagogues, chercheurs, parents qui tous, à des titres divers, réfléchissent et travaillent à l’avenir de l’école et qu’il persiste avec obstination à ignorer.

A l’issue de cette journée, Darcos a tenu à préciser qu'il comptait poursuivre ces rencontres avec ce même groupe pour "faire la synthèse de ce qu'ils disent et en tenir compte". Malgré les récentes reculades du gouvernement devant les enseignants-chercheurs, on voit bien que le gouvernement n’arrive pas à se départir d’un mépris viscéral pour les acteurs de l’éducation et, plus largement, pour l’ensemble du corps social et de ses représentants.

sources : rue 89

Bastien Cazals dépose son recours au Tribunal Administratif de Montpellier

Comme annoncé au début du mois de janvier, Bastien Cazals a déposé un recours auprès du Tribunal Administratif de Montpellier, rédigé par Maître Ruffel et Maître Mazas, avocats au barreau de Montpellier, pour contester la décision de l'Inspection Académique de l'Hérault de procéder à des retraits sur salaire injustes et disproportionnés.

Outre le fait que les sanctions financières ne sont pas prévues dans le statut des fonctionnaires, ce recours s'appuie sur l'illégalité de l'aide personnalisée qui, dans la majorité des écoles de France, revient à ajouter une demi-heure d'enseignement au-delà de la limite légale des 6 heures quotidiennes pour les enfants.

Bastien Cazals a d’ailleurs écrit en ce sens une lettre à l'Inspecteur d'Académie pour lui demander de régulariser la mise en œuvre de l'aide personnalisée dans le département.

sources : une école pour Victor et Hugo

les gendarmes sont entrés dans l’établissement

Monsieur l’Inspecteur d’Académie,

Vendredi 6 février 2009 à 11h00 les gendarmes sont entrés dans l’établissement dont j’assure la direction, ils ont traversé la cour au milieu des élèves et ont demandé à me parler au sujet d’un élève. Les gendarmes m’ont interrogée sur le comportement, l’assiduité et la tenue vestimentaire de cet élève.

Je suis directrice d’une école maternelle, cet élève est en petite section, il n’a que trois ans.

Je me permets de vous adresser cette lettre car que je suis encore choquée de cette intrusion et des questions posées, relevant beaucoup plus d’appréciations que de remarques reposant sur des faits réels constatés. Comment le comportement d’un élève dans la structure école, peut-il être interprété à l’extérieur par des personnes non qualifiées ?

Jamais les gendarmes n’ont fait allusion à une suspicion de mauvais traitement à l’encontre de cet élève, ils ne m’ont pas plus questionnée sur ses propres représentations de sa vie à la maison ou à l’école. Que voulaient-ils me faire dire en m’interrogeant sur son comportement, son absentéisme ou sa tenue vestimentaire ? Cet enfant ne pose aucun problème au sein de l’école.

En quoi la tenue vestimentaire d’un enfant de trois ans peut-elle poser un problème d’ordre public ? L’école n’étant obligatoire qu’à partir de six ans en quoi l’absentéisme de cet enfant plutôt que d’un autre qui a prolongé ses vacances, peut-il interroger ? Une enquête est-elle en cours ? Pour quelle raison n’y a-t-il pas eu enquête sociale ? Notre démarche relève du signalement au RASED (tant qu’il sera là), ou aux médecins et infirmières scolaires (ou PMI) . Cette intrusion signifie-t-elle que je n’ai pas assuré ma mission ? Qui est chargé de le vérifier ? Pour le moment, vous Monsieur l’Inspecteur d’Académie, par l’intermédiaire de votre représentante, l’Inspectrice de l’Education Nationale

Ces dernières semaines dans des écoles voisines, des directeurs ont été interrogés sur leur participation et celle de leurs collègues aux mouvements de grève, ailleurs ce sont les évaluations CM2 qui se sont déroulées sous haute surveillance , que se passe-t-il ? Pourquoi et à la demande de qui les gendarmes investissent-ils les écoles ? Que dire des rafles d’enfants sans papiers, qui nous renvoient à une période bien triste de notre histoire ?

Notre malaise ne fait que s’accroître avec des interventions multiples et souvent déplacées de représentants de l’état ou des collectivités (intrusions pendant le temps scolaire des forces de l’ordre, ou de Maires, en opposition avec ce qui se fait à l’école).

Quand j’ai passé l’entretien de directrice en 2OO2, personne ne m’a demandé si j’accepterai en tant que directrice de ficher mes élèves contre l’avis de leurs parents. Personne ne m’a prévenue que les gendarmes pourraient entrer dans l’école et m’interroger sur la tenue vestimentaire des enfants, le travail de mes collègues , ma participation à un mouvement de grève ou signaler un enfant sans papiers.

Aujourd’hui, avec la mise en place du fichier Base Elève et Base Nationale Identifiant Elève, avec la loi sur la prévention de la délinquance, les devoirs de directrice d’école m’obligeraient à des comportements que je juge indignes d’un enseignant, dois-je y perdre toute humanité ? La déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen demeure la base des valeurs que je défends.

En tant que directrice ,je refuse de rentrer mes élèves dans le fichier Base Elèves sans l’autorisation de leurs parents, je refuse de répondre à des questions personnelles concernant un élève si elles n’ont pas pour but l’intérêt et la protection de l’enfant.

Je vous demande, au nom de la liberté de chacun de choisir en conscience et en toutes connaissances de cause, de bien vouloir informer à l’avenir les futurs directeurs et directrices, d’écoles, d’EPEP , de leurs obligations et du rôle qu’ils auront à jouer dans le contexte actuel de répression et d’atteinte aux libertés individuelles.
Je prends la liberté de faire connaître cette lettre et de l'associer à d'autres courriers similaires car elle s'inscrit dans une prise de conscience et une action collective de défense du service public d'éducation.
Je vous prie de croire Monsieur l’Inspecteur d’Académie à l’expression de mes respectueuses salutations, ainsi qu’à mon attachement à l’école publique , à la Liberté , à l’ Egalité et à la Fraternité.

Armelle Huitric, Professeur des écoles, Directrice d’école maternelle, Gers

mardi 24 février 2009

c'est long mais tellement juste ....

Jean-Marie Muller Le
20 février 2009
Écrivain

Lettre ouverte à Monsieur l'Inspecteur d'Académie de la Haute-Garonne
Monsieur l'Inspecteur,

Ainsi donc, le 6 novembre 2008, Alain Refalo, professeur des écoles à Colomiers en charge d'une classe de CM1, a adressé une lettre à l'inspecteur de l'éducation nationale de sa circonscription. Avec détermination, sérénité, rigueur, et aussi avec respect, il l'a informé qu'il avait décidé d'entrer en dissidence : « Aujourd'hui, lui écrit-il, en conscience, je ne puis plus me taire ! En conscience, je refuse d'obéir. » Par ces mots, en dehors de toute idéologie, il a voulu exprimer clairement son refus d'être complice, par sa collaboration ou son silence, de la politique mise en œuvre par le gouvernement qui, selon lui, conduit à une véritable déconstruction des fondements de l'éducation nationale.
Parmi les réformes que le gouvernement veut imposer, Alain Refalo conteste tout particulièrement le dispositif qui prévoit que, deux heures par semaine, « au-delà du temps d'enseignement obligatoire », les enseignants prendront à part les élèves en difficulté pour leur apporter une « aide personnalisée ». Il estime que les difficultés que rencontrent certains enfants ne peuvent être traitées avec efficacité qu'avec l'ensemble du groupe-classe dans le cadre d'une pédagogie différenciée, et non pas en les isolant dans des groupes séparés. Ce dispositif présente l'inconvénient majeur de stigmatiser, à ses propres yeux comme aux yeux des autres, l'enfant mis à part en le désignant comme un « mauvais élève ». D'autant plus que, nous le savons tous, derrière l'organisation de cette aide personnalisée, se profile la suppression des Réseaux d'Aide Spécialisée aux Enfants en Difficulté (RASED). Or les éducateurs sont unanimes à penser que la disparition des RASED causerait un préjudice irréparable aux élèves en grande difficulté. L'aide « personnalisée » ne saurait remplacer l'aide « spécialisée ». En conséquence, Alain Refalo informe son inspecteur de circonscription qu'il n'appliquera pas ce dispositif, tout en précisant qu'il assurera effectivement ces deux heures pour mener à bien un projet théâtre avec tous les élèves de la classe, répartis en demi-groupe, ceci avec l'accord des parents.
Les syndicats ont aussitôt apporté un soutien sans réserve à Alain Refalo : « Nous considérons, ont-ils affirmé, que la prise de position d'Alain Refalo ne doit pas être considérée comme un acte isolé mais bien comme l'expression de ce que nous subissons et ressentons au quotidien. Sa lettre entre profondément en résonance avec l'état d'esprit actuel de la profession. » C'est dire que l'acte de désobéissance d'Alain Refalo pose de vraies questions qui mérite de vraies réponses. Je ne puis penser, Monsieur l'Inspecteur, que vous n'avez pas connaissance de celles-là et que vous ignorez tout de celles-ci.
Dès le 13 novembre 2008, vous avez déclaré à La Dépêche du Midi« avoir pris acte du fait qu'un fonctionnaire refuse de mettre en œuvre les mesures voulues par le ministre de la Nation ». Et la seule décision que vous annoncez, c'est que vous avez entamé « une procédure administrative ». Ainsi, d'emblée, vous vous situez dans une logique de répression. Mais ne pensez-vous pas qu'en recourant à la répression, vous ne ferez que resserrer le nœud d'un conflit qu'il vous appartient de dénouer ?
Aujourd'hui, en France, ce sont des milliers d'enseignants qui refusent d'appliquer les réformes voulues par le ministre de l'éducation nationale, même si, pour l'heure, nombre d'entre eux ne rendent pas publique leur insoumission. Le ministre de l'éducation nationale ne devrait-il pas considérer les éducateurs comme autant d'experts de proximité capables d'apprécier au mieux la réalité ?
Certes, par une étrange comptabilité à rebours, le ministre pourra toujours se prévaloir du soutien de ceux qui n'expriment pas leur dissidence. Mais pareil subterfuge ne pourra convaincre que les esprits retors.
Le 21 janvier, vous avez fait signifier à Alain Refalo par l'intermédiaire de l'inspecteur d'académie adjoint – car, jusqu'à ce jour vous n'avez pas souhaité rencontrer personnellement Alain Refalo - qu'il était sanctionné d'un retrait de salaire de deux journées par semaine à compter du 5 janvier pour n'avoir pas mis en place réglementairement le dispositif de l'aide personnalisée de deux heures par semaine. Le 28 janvier 2009, vous avez déclaré au journal 20 minutes : « Je ne condamne pas l'homme, mais le fonctionnaire qui décide de travailler en dehors des lois réglementaires. La sanction financière est donc parfaitement justifiée pour celui qui ne respecte pas la loi. » En réalité, vouloir faire payer la désobéissance d'Alain Refalo en lui retirant une partie de son salaire s'apparente à une manœuvre assez dérisoire. Pensez-vous pouvoir ainsi acheter la conscience des désobéisseurs ? Si c'était le cas, je puis gager que vous ne ferez pas affaire avec eux.
Le 4 février, vous avez refusé qu'Alain Refalo accède à l'échelon supérieur auquel il a droit dans le tableau d'avancement du corps des professeurs des écoles au motif qu'il avait été sanctionné. Chacun sait, pourtant, qu'en matière de justice, le principe de la double peine est le plus détestable qui soit. Sans aucun doute le plus injuste.
Ainsi, selon la déontologie que vous vous faites d'un fonctionnaire, il doit fonctionner en toutes circonstances, quel que puisse être le dysfonctionnement de l'État. Pourtant, l'honneur d'un fonctionnaire, n'est-il pas de veiller à ce que ses obligations de service ne deviennent pas prétexte à une servitude volontaire ? L'histoire l'a amplement montré, la démocratie est beaucoup plus menacée par l'obéissance servile des citoyens que par leur désobéissance civile. Il fut un temps, en France, où seuls les fonctionnaires qui ont osé désobéir aux lois ont sauvé l'honneur des Français. Certes, j'entends bien, dans la mesure où nous vivons aujourd'hui « en démocratie », comparaison n'est pas raison. Tout anachronisme serait ici déraisonnable et je m'en garderai bien. Il reste que les circonstances extrêmes permettent, précisément par leur effet grossissant, de bien mettre en lumière un principe qui doit prévaloir en toute circonstance. Ce principe est clair et ne saurait souffrir aucune exception : lorsqu'un fonctionnaire a la conviction que son obéissance le conduirait à se rendre complice d'une injustice préjudiciable à ses concitoyens, il doit désobéir. Et sa désobéissance est une forme supérieure de civisme. Un fonctionnaire doit être homme avant d'être sujet. Et un homme responsable obéit aux exigences de sa conscience plutôt que de se soumettre aux injonctions de l'État.
Il est vrai que la désobéissance civile est encore étrangère à notre culture politique. En réalité, ce qui fait la force de la démocratie, ce ne sont pas des citoyens disciplinés, mais des citoyens responsables. Notre culture continue à véhiculer une conception archaïque de la démocratie fondée sur la toute puissance de l'État.
Selon cette conception, toute désobéissance est stigmatisée comme une attitude incivique et doit être sanctionnée comme une délinquance.
Pourtant, ces dernières années, de nombreux penseurs, parmi les plus reconnus et les plus respectés, ont développé une théorie de la démocratie qui intègre la désobéissance civile comme l'exercice légitime du pouvoir des citoyens. Permettez-moi de citer le grand philosophe allemand Jürgen Habermas : « Il est nécessaire, affirme-t-il, que la désobéissance civile soit acceptée comme composante de la culture politique d'une communauté démocratique développée. » Et je pourrais aussi citer John Rawls ou Ronald Dworkin… Tous précisent que de tels actes de transgression non-violente des règles doivent être compris comme l'expression d'une protestation contre des décisions qui, malgré leur genèse légale, sont illégitimes compte tenu des principes supérieurs de la morale. Malheureusement, les intellectuels français méconnaissent ces réflexions innovantes. De ce fait, ils sont en retard d'une démocratie. Á leur suite, ceux qui sont en situation d'exercer un pouvoir public répètent, comme de bons ignorants, que la désobéissance civile nie et renie les principes fondateurs de la vie démocratique.
Peut-être avez-vous voulu faire un exemple, pour dissuader ses collègues de suivre son exemple, en punissant aussi sévèrement Alain Refalo? Mais, alors, il y a fausse donne, Monsieur l'Inspecteur. Car, en agissant ainsi, vous avez donné Alain Refalo en exemple auprès de tous les enseignants. En le sanctionnant, vous avez mis en valeur son exemplarité. Bien sûr, ces sanctions sont excessives, totalement démesurées, gravement injustes en définitive. Deux jours de salaire pour deux heures qui ont bien été effectuées - et qui, en définitive, ont été bien effectuées - pensez-vous vraiment que le compte soit bon ? Mais Alain Refalo savait que les risques qu'il prenait pouvaient être considérables. Il les assume en toute sérénité. Ce qu'il demande aujourd'hui, ce n'est pas tant la levée des sanctions qui le frappent, que l'abrogation des mesures qui déconstruisent l'école.
Vous reprochez à Alain Refalo de ne pas vouloir mettre en œuvre les mesures prises par « un ministre de la Nation ». Mais suffit-il que les décisions soient prises par un ministre pour qu'elles soient réellement voulues par la Nation ? Vous reprochez encore à
> > l'enseignant désobéisseur de ne pas « respecter la loi ». Mais si je ne me trompe, la mesure concernant l'aide personnalisée n'a pas été l'objet d'une loi, mais d'un simple décret (le décret n° 2008-775 du 30 juillet 2008). Et celui-ci n'a pas été voté par l'Assemblée Nationale qui est précisément l'Assemblée de la Nation. S'il n'est pas contestable que ces décisions sont légales, cela ne signifie pas qu'elles soient légitimes. Légalité ne vaut pas légitimité.
Les parents des élèves de la classe d'Alain Refalo vous ont écrit pour vous signifier qu'ils apportent « un soutien ferme et entier » à l'instituteur de leurs enfants auquel ils font « pleinement confiance ». Par ailleurs, tout récemment, vous avez reçu une lettre de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) de Colomiers, dont la légitimité de représentation est incontestable, vous informant qu'elle était en parfait accord avec la manière dont Alain Refalo mettait à profit les deux heures d'aide personnalisée. Or, ici, l'avis des parents des élèves est non seulement important, mais il est littéralement décisif. En effet, la circulaire n° 2008-082 du 5 juin 2008 qui prévoit l'organisation et la mise en œuvre de l'aide personnalisée précise : « L'adhésion des parents et de l'enfant est indispensable afin que l'aide personnalisée trouve sa pleine efficacité. Un emploi du temps hebdomadaire est présenté aux parents qui donnent leur accord. » Si, pour l'organisation de cet enseignement non obligatoire et, par conséquent, facultatif, rien ne peut être fait sans l'accord des parents, cela signifie corollairement que tout peut être fait avec leur accord. Pourquoi donc refuseriez-vous de valider le projet éducatif mis en œuvre par Alain Refalo pendant ces deux heures dès lors qu'il bénéficie de l'adhésion des parents ? Il ne vous est pas loisible de désavouer les parents dès lors que, selon les termes mêmes de la circulaire signée par le ministre de l'éducation nationale, ce sont eux qui ont le pouvoir de décision. Á contrario, Alain Refalo ne bénéficie pas de l'adhésion indispensable des parents pour organiser l'aide personnalisée selon les modalités que vous voudriez lui imposer. Ainsi, paradoxalement, de par les dispositions mêmes de la circulaire du ministre, en justifiant la désobéissance des enseignants, les parents d'élèves les réintègrent dans la légalité.
Si je comprends bien, vous invoquez un service « non fait » pour justifier les sanctions administratives que vous avez prises. Tout se passe comme si vous considériez que les heures assurées par Alain Refalo pendant le temps imparti à l'aide personnalisée comme des heures d'absence. Vous les comptabilisez donc comme on comptabilise des heures de grève. Mais il n'en est rien. Alain Refalo effectue exactement le temps de service qui est requis de lui. Vous ne sauriez non plus faire valoir que le contenu du service effectué ne correspond pas aux obligations de service définies par les directives ministérielles pour prétendre qu'il s'agit d'un « service partiellement non fait ». Puisque, dans le cas présent, le contenu des heures de services n'a aucun caractère d'obligation et qu'il est laissé à l'appréciation des parents d'élèves qui a valeur de décision.
Á la lettre, son service est « entièrement fait ». En réalité, ce que vous lui reprochez c'est de le faire mal au point que vous l'accusez tout à fait indûment de pénaliser ses élèves. Ce que vous invoquez, c'est donc un service « mal fait ». Mais mal faire son service, c'est une faute professionnelle. Si tel était le cas, celle-ci n'appellerait pas une sanction administrative, mais une sanction disciplinaire. Or, l'article 66 du chapitre VIII de la loi 84-16 du 11 janvier 1984 modifiée par la loi 91-715 du 26 juillet 1991, qui prévaut en la matière, ne mentionne nulle part la rétention de salaire parmi les sanctions prévues qui vont de l'avertissement à la révocation. Ainsi, vous ne sauriez prendre une sanction administrative, dès lors qu'Alain Refalo effectue la totalité de ses heures de service, et vous ne sauriez prendre une sanction financière pour sanctionner la faute professionnelle que vous lui reprochez, dès lors qu'elle n'est aucunement prévue par la loi.
Il y a donc incontestablement confusion des genres. Et celle-ci induit un détournement de procédure. Une sanction financière ne peut être qu'une sanction administrative, alors qu'une faute professionnelle relève d'une sanction disciplinaire. Or, dans ce dernier cas, il existe une obligation de suivre une procédure contradictoire avant qu'une décision soit prise afin que l'agent public puisse faire valoir les arguments de sa défense. Or, précisément, Alain Refalo n'a pas bénéficié de cette procédure qui lui aurait offert les garanties et les protections auxquelles tout fonctionnaire a droit.
Au-delà de ces considérations juridiques, qui sont secondes, mais non pas secondaires – il appartiendra vraisemblablement à un tribunal de se prononcer -, ne pensez-vous pas que votre mission soit d'abord et surtout, qu'elle est essentiellement d'être à l'écoute des requêtes formulées par les enseignants qui travaillent sous votre responsabilité ? D'être également à l'écoute des parents d'élèves qui soutiennent ces requêtes ? Comment peut-il se faire que vous n'ayez pas compris que si Alain Refalo a pris le risque de la désobéissance, c'est par conscience professionnelle ? Pourquoi donc n'avez-vous pas tenté de comprendre les raisons de son insoumission ? Á l'évidence, il n'a pas agi pour convenances personnelles, mais pour le bien des enfants qui lui ont été confiés par la Nation.
Le temps est venu, Monsieur l'Inspecteur, d'ouvrir la porte du dialogue. Celui-ci est le seul chemin qui peut conduire à la paix scolaire. La répression dont la caractéristique est précisément le refus du dialogue ne peut conduire que dans une impasse. Croyez le bien, pour quiconque est investi d'un pouvoir, la répression n'est jamais une preuve d'autorité. Bien au contraire. La répression ne renforce pas l'autorité, mais elle la détruit. C'est pourquoi, l'urgence est que vous ouvriez votre porte aux désobéisseurs, non pas pour leur signifier des sanctions inutiles, mais pour parler avec eux.
Toujours, l'éducation est une invitation à prendre la parole, alors que la répression n'a d'autre but que de faire taire. Soyez-en persuadé, Monsieur l'Inspecteur, face à la situation présente, c'est, et c'est seulement, en ouvrant le dialogue que vous ferez preuve d'autorité.
La sagesse voudrait, elle veut donc que vous donniez instruction aux inspecteurs de l'éducation nationale de valider les dispositifs sur lesquels les enseignants et les parents d'élèves se sont mis d'accord. Or, précisément, une jurisprudence vient d'être créée qui vous ouvre toute grande la porte pour prendre une telle décision. Madame Diane Combes, institutrice dans une école maternelle à Eguilles dans les Bouches-du-Rhô ne, a rejoint le 5 décembre le mouvement des désobéisseurs. Le 11 décembre, elle reçoit un courrier de son inspecteur d'académie l'informant que son salaire sera amputé pour un manquement caractérisé à ses obligations de service et qu'il ne manquera pas d'appliquer les sanctions disciplinaires auxquelles elle s'est exposée. Le 19 décembre, les parents de ses élèves adressent une lettre à l'inspecteur pour lui dire tout le bien qu'ils pensent de son travail. Le 14 janvier, à l'initiative du maire d'Eguilles, une rencontre a lieu entre l'inspectrice de l'éducation nationale et les parents d'élèves, sans la présence de Madame Combes. Lors de cette réunion, l'inspectrice a annoncé qu'en accord avec l'inspecteur d'académie, elle validait le projet d'activités (jeux coopératifs) proposé par l'institutrice à l'ensemble de ses élèves pendant le temps imparti à l'aide personnalisée. Ainsi, l'inspectrice de l'éducation nationale, comme il convenait, s'est rangée à l'avis des parents d'élèves. Cette décision est décisive, car elle crée un précédent qui institue une jurisprudence qui, comme toute jurisprudence, est source de droit. Par conséquent, il vaut désormais pour toutes les Académies.
Je ne doute pas que vous saurez en tenir le plus grand compte.
Je veux croire qu'en définitive, vous saurez faire prévaloir la raison et qu'ainsi les professeurs d'école pourront alors accomplir sereinement leur mission qui est certes d'instruire les petits d'homme, mais surtout de les élever.
Veuillez excuser ma franchise, mais, vous l'avez compris, Monsieur l'Inspecteur, cette missive n'est en aucune manière dirigée contre votre personne. C'est pourquoi le simple citoyen que je suis vous prie d'agréer l'expression de ses sentiments très respectueux.

Je vous remercie pour la bienveillance de votre attention.
Jean-Marie Muller

lundi 23 février 2009

scandaleux, des philosophes en grade à vue

n'hésitez pas à signer cette pétition qui sort il est vrai du contexte scolaire et de l'avenir de l'école mais quand même, .....

http://philosophes-en-garde-a-vue.blogspot.com/

La maternelle encore malmenée par Darcos

Témoignage

Bonjour,

Nous avons reçu un « Guide à l'usage des parents », « Votre enfant à l'école Maternelle, PS-MS-GS »….qui est à distribuer dès réception. Pour ma part, et je ne serai pas la seule, je pense que ces documents vont malencontreusement être égarés et finir à la poubelle.

Ce document ne décrit en aucun cas l'école maternelle telle que nous la pratiquons. Malgré l'éditorial de Darcos, elle est assimilée à un lieu d'accueil de la petite enfance dont la fréquentation n'est plus obligatoire, mais souple si régulière, un lieu dans lequel on peut prendre son petit-déjeuner en arrivant, dormir « à la carte », revenir l'après-midi après avoir dormi à la maison, à une heure fixée à l'avance (sic !) ; une école qui organise des « classes promenades », des locaux (classes, salles de jeux et récréations) adaptés et surveillés par l'adulte, enseignants et ATSEM ( !!!), j'en passe et des meilleures !

Une école, dont les parents devront faire la demande d'inscription (plus d'inscription simplement ?), et formuler une véritable demande d'ÉCOLE pour être accueillis….que demander d'autre ? La garderie ? Possible, si l'on considère, à la lecture de ce document, que l'école n'est plus ce qu'elle est, mais ressemble à un fonctionnement de crèche. Des parents qui, lors de la visite, se verront proposer un document photos ( ?)…pour mieux comparer les écoles entre elles et choisir ? On trouve, ici ou là, un discours tend à nous « rassurer » quelque peu, mais nous ne sommes pas dupes.

Je ne cautionne pas ce document. Si on doit modifier les horaires de l'école maternelle (retour à une heure fixée après la sieste, petit-déjeuner inclus dans le temps pédagogique…) ainsi que son fonctionnement, ne sommes-nous pas les premiers à consulter et à informer ????

Je connais des directions qui se battent avec des parents qui refusent de ramener leur enfant l'après-midi. De quoi auraient-elles l'air quand les parents arriveront après les vacances en ayant lu ce document, glorieux et sûrs d'eux : voilà ce qu'est l'école, c'est écrit ici…depuis quand ? Nous n'en savons rien !!!

Une école à la carte, avec des enfants qui pourraient être présents avec souplesse ! Quand nous aurons la moitié des effectifs scolarisés, les enseignants libérés pourront palier aux absences des collègues, et les ATSEM seront bien suffisantes l'AM (puis le matin !) pour répondre aux « besoins moteurs, physiologiques et affectifs » des enfants ! Et que penser en parallèle de la constitution d'un cahier de progrès ou de réussite ?

L'école maternelle est bien en danger, et je suis choquée de la manière lâche dont le gouvernement s'y prend. S'il veut informer les familles et leur présenter une école mensongère, qu'il se débrouille.
L'ECOLE n'est pas ce qui est décrit dans ce document. Je n'ai vu aucune circulaire, aucun nouveau programme qui correspond à la description de ce document. « Bourrage et crâne et lavage de cerveau à destination des parents », signé Darcos.

une maman d'élève

dimanche 22 février 2009

La coordination des universités prévoit trois nouvelles manifestations

NANTERRE (AFP) —
La coordination nationale des universités, réunie vendredi
à l'université Paris-X à Nanterre, a appelé à trois nouvelles journées de
manifestations, les 26 février, 5 mars et 10 mars, et demandé pour la
première fois "l'abrogation de la loi LRU" de 2007 sur l'autonomie.
Les 26 février et 5 mars, la coordination appelle le monde universitaire et
de la recherche à des manifestations partout en France, a constaté une
journaliste de l'AFP.

Le 10 mars, elle appelle à une manifestation nationale à Paris, à laquelle
sont conviés les enseignants du primaire et du secondaire.
La coordination a aussi appelé à reconduire la grève "illimitée" en cours
dans les universités et au "retrait" de trois réformes : celle sur le statut
des enseignants- chercheurs, celle de la formation des enseignants des écoles
aux lycées, et "le contrat doctoral unique".

Le 5 mars, si cette triple demande de retrait n'a pas été entendue, la
coordination appellera les universitaires à "la démission de l'ensemble des
charges administratives non électives, à l'obstruction dans le cadre des
mandats électifs et au refus de participer aux jurys (bac, BTS, Capes,
agrégation, session de printemps... )", selon le texte d'une motion.
Enfin, la coordination a voté pour la première fois la demande d'abroger la
loi LRU sur l'autonomie des universités d'août 2007.

"Tout le monde éducatif est attaqué par les réformes. Nous demandons
l'abrogation de la LRU, nous avons besoin d'une nouvelle loi avec un cadre
juridique assurant l'indépendance des universitaires et assurant le service
public", dit le texte de cette motion.

"Il est impératif que cette nouvelle loi soit élaborée après consultation
des universitaires et de véritables négociations" , ajoute-t-il.
Plusieurs aspects de la loi LRU sont d'ores et déjà entrés en vigueur et 20
des 83 universités françaises sont passées à l'autonomie au 1er janvier
2009.

"Nous avons un mouvement qui s'approfondit dans un processus de consensus de
plus en plus précis", a commenté à l'AFP Donna Kesselman, maître de
conférences à Paris-X Nanterre.

La coordination, qui se réunissait pour la quatrième fois, a dit représenter
65 universités, 15 autres établissements et 18 associations et syndicats. Sa
prochaine réunion est prévue le vendredi 6 mars à l'université Paris-XII.

Professeur italien d'histoire suspendu pour avoir enlevé le crucifix pendant ses heures de cours.

Un professeur d'histoire et littérature d'un lycée professionnel PUBLIC ITALIEN s'est vu interdire d'enseigner pendant 30 jours, avec la suspension de son salaire, par une décision du Conseil National de l'éducation Publique (Consiglio nazionale della pubblica istruzione).
Son crime? Avoir enlevé le CRUCIFIX du mur pendant ses heures. Le prof. remettait le symbole religieux à sa place avant de quitter la classe (en Italie les élèves ont une classe pour tout l'année scolaire).
Le directeur de l'établissement, Giuseppe Metastasio, a dénoncé le prof. au Conseil National qui a été plus dur avec lui qu'avec les professeurs ou les maîtres accusés d'harcèlement sexuel envers des élèves (suspension d'un à 10 jours). Le prof. Franco Coppoli s'est défendu en s'appuyant sur la laïcité de l'Etat, la liberté d'enseignement et la liberté religieuse, mais la suspension a été confirmée par le Bureau Régional de l'Education.

En voici la reconstruction faite par le journaliste Salvo Intravaia de la Repubblica. Je vous ai indiqué le lien de l'article en italien.

http://www.repubbli ca.it/2009/ 02/sezioni/ scuola_e_ universita/ servizi/prof- crocifisso/ prof-sospeso/ prof-sospeso. html

Je vous invite à envoyer une LETTRE de soutien au prof. Coppoli directement à son Ecole et/ou une lettre de protestation à la direction de l'Institut scolaire.

Istituto Professionale di Stato per i Servizi "Alessandro Casagrande"

Sede centrale (Indirizzo Economico Turistico e Grafico Pubblicitario)
piazzale Bosco, 3 - 05100 TERNI
Tel: 0744-404721
Fax: 0744-402235
e-mail: casella@istitutocas agrande.it (e-mail direzione)

Gian Marco Vidor

Former des fonctionnaires coûte trop cher à l'Etat, le gouvernement refléchit

AFP Luc OLINGA

Les 169 écoles de la Fonction publique, qui forment magistrats, militaires ou ingénieurs sont accusées de reproduire les élites et de coûter trop cher à l'Etat dans un rapport préconisant une réduction de leur nombre et dont le gouvernement s'est distancié vendredi.

Le document de plus de 200 pages a été remis au ministre de la Fonction publique Eric Woerth lundi par son auteur Raymond-Franç ois Le Bris, ancien directeur de l'ENA.

La formation des fonctionnaires est trop longue, "pas suffisamment professionnalisé e", "mal organisée", avec 169 écoles (Police, Impôts, Douanes, Ingénieurs, Santé, Magistrature, Défense, Culture, Diplomatie, hors IUFM) réparties dans 99 villes, employant 50.000 personnes pour "près de 2,5 milliards d'euros" par an. Système jugé très coûteux par le rapporteur.

Ce qui, selon le rapporteur, pose "évidemment la question de la rationalisation de ce réseau".

M. Le Bris plaide pour un raccourcissement de la durée de la formation et une réduction du nombre des écoles, via le regroupement de certaines d'entre elles en "centres d'initiation et de perfectionnement professionnelle" . Il cite l'exemple de la gendarmerie où 4 écoles vont être supprimées (Montargis, Le Mans, Châtellerault, Libourne) suite à un rapprochement de huit autres.

Le ministère de la Fonction publique, qui entame lundi une semaine de discussions bilatérales délicates avec les syndicats, a immédiatement pris ses distances.

Ce rapport "n'engage à ce stade que son auteur", a fait savoir M. Woerth via son service de presse, ajoutant qu'il "réfléchit de son côté et arrêtera prochainement ses mesures pour améliorer la formation des agents de l'Etat".

Déjà remontés contre la suppression prévue de 30.000 emplois en 2009, conséquence du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, mesure phare de la réforme de l'Etat en cours, les syndicats ont critiqué les conclusions du rapport, qu'ils disent ne pas avoir reçu.

"On aurait pu donner les conclusions avant que le rapport ne soit écrit", ironise Eric Benel (Solidaires, qui réunit Sud). "C'est dans la droite ligne de ce qui se fait depuis deux ans: réduire, réduire, réduire les effectifs", décrie-t-il.

Pour Anne Balthazar (FO), le gouvernement entend faire des "économies budgétaires en s'en prenant aux concours d'entrée. Pour cela, il veut que les jeunes payent eux-mêmes leur formation et se présentent aux concours en étant déjà formés".

"C'est une vision un peu étroite de la formation", ajoute Gérard Aschieri (FSU). "Ce n'est qu'un élément, qui doit servir de base à une réflexion conduite avec les organisations syndicales", prévient Brigitte Jumel (CFDT).

Au-delà du coût de la formation, le rapport Le Bris s'attaque aux écoles "emblématiques" (ENA, Polytechnique et Ecoles Normales Supérieures), traditionnel ascenseur social. Il les accuse de ne pas se renouveler et de reproduire les mêmes élites sociales.

Pour favoriser la diversité, il préconise de créer un contrat d'apprentissage afin de "permettre à des jeunes d'âge scolaire de connaître une première expérience professionnelle" dans l'une des trois branches de la Fonction publique (Etat, hospitalière, territoriale) .

S'il partage l'analyse, M. Aschieri plaide plutôt pour des "pré-recrutements" : l'Etat financerait les études de jeunes issus de milieux ou de quartiers défavorisés en contrepartie de leur engagement à le servir.

La coordination nationale des universités demande l'abrogation de la loi LRU

LEMONDE.FR avec AFP | 20.02.09 | 20h22 Mis à jour le 20.02.09 | 20h57

La coordination nationale des universités a demandé pour la première fois, vendredi 20 février, "l'abrogation de la loi LRU" de 2007 sur l'autonomie des universités. Cette coordination, qui dit représenter 65 universités, 15 autres établissements et 18 associations et syndicats, appelle également à trois nouvelles journées de manifestations, les 26 février, 5 mars et 10 mars.

La coordination a aussi appelé à reconduire la grève "illimitée" en cours dans les universités et au "retrait" de trois réformes : celle sur le statut des enseignants- chercheurs, celle de la formation des enseignants des écoles aux lycées, et "le contrat doctoral unique". Si cette triple demande de retrait n'a pas été entendue, la coordination appellera le 5 mars les universitaires à "la démission de l'ensemble des charges administratives non électives, à l'obstruction dans le cadre des mandats électifs et au refus de participer aux jurys (bac, BTS, Capes, agrégation, session de printemps... )", selon le texte d'une motion.

Jeudi 19 février, plusieurs dizaines de milliers de personnes, entre 32 000 et 53 000 selon les sources, avaient manifesté dans une vingtaine de villes à l'appel de la coordination nationale des universités. Compte tenu notamment des vacances scolaires, la mobilisation était moins importante que la semaine passée, mais les étudiants en provenance de plusieurs universités parisiennes et franciliennes, présents en nombre.

Dans la nuit de jeudi à vendredi 20 février, entre 200 et 250 étudiants ont occupé un amphithéâtre de l'université de la Sorbonne. Les forces de l'ordre postées autour de l'université ne sont pas intervenues pour les évacuer avant 1 heure du matin. Plusieurs aspects de la loi LRU sont d'ores et déjà entrés en vigueur et 20 des 83 universités françaises sont passées à l'autonomie au 1er janvier 2009.

vendredi 20 février 2009

François Grèzes-Rueff


Monsieur Darcos,

Vous avez été professeur, ce soir vous ne l'êtes plus, simple question d'éthique. Le politicien médiocre que vous avez choisi de devenir a préféré la facilité :vous mentez.

Vous savez que les professeurs stagiaires ne se contentent pas de « remplacer quelques professeurs absents », vous le savez puisque ce sont vos services qui, chaque année, mettent en place à leur intention des classes en toute responsabilité, 8 h. par semaine dans le second degré, un jour par semaine dans le premier degré.

Vous savez qu'ils sont encadrés, « compagnonnés » si vous préférez ce néologisme, par des enseignants chevronnés, qui enseignent dans des classes, maîtres-formateurs du premier degré et professeurs associés du second degré : vous le savez parce que ce sont vos services déconcentrés, les rectorats et les inspections académiques qui en fournissent les moyens.

Vous savez qu'en lieu et place de « théories générales de l'éducation », ils doivent se confronter à la rude réalité d'un métier qu'ils comprenaient mal, et que la brève respiration que leur offre les journées de formation, avec l'appui de leurs tuteurs et la solidarités des autres stagiaires, est l'oxygène indispensable qui souvent, leur permet de garder confiance.

Vous savez que la "réforme" que vous proposez, précisément, conduit à un « simulateur de vol » pendant leur formation en master, parce que vous ne voulez pas financer une vraie formation en alternance, et que la première année de pratique professionnelle, à cause de cela, sera souvent une épreuve insurmontable et traumatisante pour les débutants.

Vous êtes en train d'inventer ce que votre démagogie vous conduit à imputer aux instituts universitaires de formation des maîtres.

Ce type de forfaiture est incompatible avec le titre de professeur, que nous, nous respectons encore.

Roland Pouget


Les propos de Xavier Darcos au micro de RTL sont d'une telle indignité qu'ils provoquent en moi des sentiments où la révolte le dispute au dégoût.

Comment un ministre de l'éducation nationale peut-il avec tant d'aplomb décrire la formation des enseignants en disant de telles énormités ?

Comme il est impossible qu'au poste qu'il occupe Xavier Darcos ne connaisse pas le système de formation des maîtres, je suis d'accord avec François, il s'agit d'un mensonge délibéré pour en discréditer encore davantage le fonctionnement actuel.

Je suis d'autre part terriblement choqué par l'appropriation de l'éducation nationale par le ministre (« ..je suis recruteur,je définis les concours dont j'ai besoin,je garantis la formation professionnelle des personnels que je recruterai et puis après chacun nous suit ou pas." ) certes c'est le ministre qui signe les arrêtés de nomination mais il le fait au nom de la nation.

Ce n'est pas lui qui recrute mais bien l'état au nom de la nation qui définit par sa représentation nationale les besoins. Mais est-on encore en république ?

Il faut donc demander un démenti au ministre de toutes les voies possibles (CDIUFM, Syndicats…), Marc Bru s'occupe de la partie CDIUFM , et rédiger un droit de réponse à diffuser à la presse et aux radios en particulier RMC.

Sylvie PLANE


Monsieur le président de la conférence des directeurs d'IUFM,Mesdames et Messieurs les Directeurs d'IUFM

Les établissements universitaires que vous dirigez et dans lesquels nous enseignons et formons des enseignants ont fait l'objet d'une attaque publique inacceptable de la part du ministre de l'Éducation nationale.

En effet, M. Darcos, au cours d'une émission a déclaré ceci le 12 février 2009 : ". "Aujourd'hui (...) les professeurs passent un examen, un concours, ils sont mis dans l'Institut de formation des maîtres, où on leur apprend des théories générales sur l'éducation et puis de temps à autre ils vont remplacer un professeur absent. Ce n'est pas comme ça qu'on forme des gens. Autrement dit, ils sont sans arrêt devant un simulateur de vol. Alors que dans le système que je propose, ils ne seront pas dans un simulateur de vol, ils s'installeront dans le cockpit avec un copilote et ils entreront dans la carrière ». (Dépêche AEF °109256).

Peu importe que ces allégations soient uniquement destinées à provoquer des rires gras, ou qu'elles visent sciemment à diffuser des informations mensongères, ou encore qu'elles procèdent d'une méconnaissance sidérante du système d'éducation et de formation français, toujours est-il qu'elles portent atteinte à la dignité des établissements que vous dirigez et dans lesquels nous enseignons, en se faisant la source de ragots infondés.

Nous vous demandons donc de prendre vivement position en manifestant avec vigueur votre désapprobation et en apportant un démenti public à ces propos.

LETTRE OUVERTE A XAVIER DARCOS


par Jean FABBRI

Monsieur le Ministre,

Les propos que vous avez tenus concernant la formation des enseignants et les IUFM sont indignes d'un ministre de la République.Ils sont indignes car ils traduisent une grave méconnaissance de la réalité au sein du monde éducatif. Actuellement, les apprentis professeurs ont, avant et après le concours, des stages d'observation, en pratique accompagnée et en responsabilité. Après le concours, les professeurs des écoles (PE) comme les professeurs des lycées et collèges (PLC) ont, selon des modalités différentes entre les deux corps, un stage en responsabilité.

C'est donc une contre-vérité de dire qu'ils sont dans un "simulateurde vol". Au contraire, ils volent de leurs propres ailes. Mais ils ont été, pour nombre d'entre eux, "lâchés"aux commandes d'une classe qu'après des stages de pratique accompagnée, en co-pilotage.

Le SNESUP, la FSU et bien d'autres, ont demandé que cette prise en responsabilité progressive de la conduite d'une classe se fasse après des stages d'observation et de pratique accompagnée et se retrouve dans toute réforme de la formation des enseignants. Dans l'état actuel de vos propositions, cesconditions sont absentes de votre projet de réforme.

De plus, au cours de la même émission de radio du 11 février, vous avez qualifié de discussions "sibyllines" les réflexions que mènent les universitaires dans les UFR et les IUFM, pour construire les maquettes de master.

C'est un affront au travail fait dansdes conditions de précipitation que vous tentez de leur imposer à la hussarde.Vospropos affichent un mépris pour les universitaires sans précédent dans l'histoire récente de notre République.
Cet anti intellectualisme rappelle les pires heures del'histoire de France. L'immense majorité des collègues qui contribuent à la formation des futurs enseignants dans les universités, la quasi totalité des conseils des universités, et, depuis plusieurs jours, des dizaines de milliers d'universitaires et d'étudiants dans la grève, et dans les manifestations contestent vos dispositifs.

La CPU s'associe maintenant à cette exigence. Aujourd'hui les spectaculaires opérations de "non remontée" des maquettes des masters liés à la formation des enseignants attestent de notre détermination.

Nous sommes, vous le savez, contre le statu quo, mais c'est parce nous pensons que la qualité de la formation des enseignants est décisive pour la réussite scolaire et l'éducation des jeunes de notre pays que nous voulons une réforme cohérente etsérieusement pensée. C'est pourquoi nous vous demandons solennellement de retirer le dispositif actuellement si mal engagé et de négocier.

A la date où nous vous écrivons, nous vous demandons de maintenir les concours PE et PLC en 2010 dans leur format actuel avec des postes ouverts en nombre requis et que de nouveaux concours, réellement discutés dans leur temporalité et leur contenu, ne soient mis en place qu'en 2011.

C'est à ces conditions que les parcours de master préparant aux concours pourront être mis en cohérence avec ceux-ci et, partant, pourront être pleinement efficaces. Tous les éléments de formation, de préparation aux concours et de concours, sont pour nous absolument liés aux statuts des futurs enseignants, à leur période de stage rémunéré, aux missions spécifiques des IUFM (composantes des universités) et de leurs personnels.

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de notre considération.
Paris, le 13 février 2009
Jean FABBRI, Secrétaire Général du SNESUP

un nouveau collectif


Bonjour,

Le Collectif de Défense des Ecoles Publiques de la Circonscription de Ploërmel vient de créer son SITE.

Pour l'instant seule la page Actualités est rédigée.... Le reste suivra petit à petit.

Adresse : http://www.collectif-ecole-publique-ploermel.org/ N'hésitez pas à la diffuser largement.

Pour le Collectif,
Marylène Guillaume

Ecole cherche directeur pour rééduquer ses profs

Par Chloé Leprince
Créé 02/19/2009 - 20:03

Sur le site de l'Inspection académique de l'Isère, on trouve des petites annonces pour des "conseillers pédagogiques", des "référents de scolarisation", des "postes co-enseignants". Et sept directeurs d'école.

Or l'une des sept annonces pour un poste de direction fait des vagues, localement comme sur le Net. C'est une annonce datée du 5 février [1] qui a mis le feu aux poudres. L'inspection académique recrutait alors un directeur pour l'école primaire Les Moines, à Saint-Quentin Fallavier.

Le rôle de ce directeur? Des fonctions classiques... et d'autres, plus audacieuses, qui consistent à reprendre en main "une équipe qui a une approche militante de l'école qui les conduit à prendre des positions de refus par rapport à certaines demandes institutionnelles (Base élèves, évaluations nationales)". La précision figurait en toutes lettres au moment de la publication de l'annonce [2], le 5 février.

Plus loin, l'annonce précise de la mission de la nouvelle recrue: "rétablir une loyauté institutionnelle dans cette école" et "centrer l'action de l'école sur les priorités nationales". Entendez par là: remettre dans le droit chemin ces enseignants un poil trop frondeurs contre Xavier Darcos [3], dans un département qui s'est par exemple distingué par une mobilisation forte contre la Base élèves.

Depuis la première publication, l'annonce a été modifiée, comme l'atteste la nouvelle mouture [4] que Rue89 a pu consulter (et comparer). Depuis, la précision concernant "l'approche militante" de l'équipe a été trappée... mais pas la mission qui reste orientée vers la loyauté institutionnelle.

Rue89 n'a pu joindre personne à l'inspection académique, située dans une zone actuellement en vacances scolaires, avant la parution de cet article.

Diviser pour mieux régner

Diviser pour mieux régner, incompétence, incohérence, volonté de mettre de l'huile sur le feu ???

Les épreuves d'admissibilité du CAPLP étaient prévues pour demain et vendredi (19/20 février 2009).
Elles sont reportées sine die !!! La faute à qui ? La faute à la Guadeloupe !
Le ministère a pris cette décision vers 17 h ce mercredi.
Ce n'est même pas encore sur son site, à 22 h ce mercredi 18/02/2009 !

Les milliers de candidats n'ont évidemment pas été prévenus, ils vont se présenter demain matin, après un long trajet pour certains, pour rien !

Aucune date n'est encore fixée : sans doute faut-il attendre que les CRS et gendarmes mobiles aient maté nos frères et soeurs de Guadeloupe, de Martinique, de Réunion, de Corse, de Bretagne, d'Alsace, du Cantal...

Il y a vraiment de quoi être en colère !

Plus que jamais : www.darcos-demissio n.org ! Signez (comme Jack Lang !), faites signer !
Contre Darkos-Vadehors !

deuxième séance de travail sur la difficulté scolaire

Le jeudi 12 février s'est tenue au ministère une deuxième séance de
travail sur la difficulté scolaire. Le ministère représenté par le
responsable de la DGESCO et le DGRH. Pour les organisations syndicales
étaient représentés: le Sgen-CFDT (Michelle ZORMAN et Joël BONENFANT),
le SnuIPP (3), l'UNSA (3 dont un IEN) et FO (2).

En introduction, la DGESCO rappelle le statut de cette réunion qui
n'est qu'un groupe de travail et n'a pas de valeur institutionnelle.

Le Sgen-CFDT a demandé des précisions sur les directives éventuelles
qui auraient été données aux inspecteurs d'académie concernant la
limitation des départs en formation pour les maîtres E et G. Le SnuIPP
souligne que d'après leurs informations, il n'y aurait pas de quoi
remplir une formation complète sur toute la France. Le ministère
s'engage à rappeler les règles aux inspecteurs et que les départs
doivent être maintenus au même niveau que l'année en cours.

Au cours de la dernière réunion, il était apparu nécessaire de
préciser dans quelles conditions pouvaient s'exercer les missions des
1500 maîtres surnuméraires spécialisés à travers une note de service à
destination des IA. Le DGESCO précise que cette note ne remet pas en
cause les missions définies dans la circulaire de 2002.

En séance, la DGESCO nous a transmis un projet de circulaire sur
lequel les organisations syndicales ont fait des commentaires. Les
interventions ont relevé de nombreuses ambiguïtés, certaines pouvant
conduire à la remise en cause des missions telles que définies dans la
circulaire de 2002. D'autre part, certaines de ces missions ne
figurent pas dans la note proposée (en particulier la prévention) .
L'Unsa a posé la question du pilotage de tous ces dispositifs par les
IEN. Il ne souhaite pas que les IEN aient uniquement un rôle de
contrôle et demande que l'on fasse confiance aux équipes. Les liaisons
entre maîtres spécialisés et les partenaires extérieurs ainsi qu'au
sein de l'école ou des écoles impliquent que ces personnels
sédentarisés aient du temps pour les réunions de synthèse.

Sur plusieurs points, le Sgen-CFDT et l'Unsa et à un degré moindre le
SnuIPP demandent que la formulation retenue ne laisse pas entendre que
les postes supprimés l'ont été du fait de la mise en place de l'aide
personnalisée.

Le Sgen-CFDT a demandé que le maintien des indemnités soit clairement
rappelé. . D'autre part, pour répondre aux inquiétudes des collègues
sur des nominations à titre provisoire, le Sgen-CFDT a demandé qu'il
soit précisé que les personnels étaient affectés sur des postes à
titre définitif. Enfin, il a demandé la suppression de la mention sur
la possibilité d'intervention en classe entière.

Un texte modifié sera proposé aux organisations syndicales, qui
pourront à nouveau réagir avant lundi et le ministère décidera de la
circulaire. Qui sera adressé sous peu aux IA et aux recteurs. Nous
vous transmettrons la version finale dès que nous l'aurons.

Le groupe va prolonger son travail sur :

le « toilettage » de la circulaire de 2002, la formation des
enseignants spécialisés avec la mastérisation, la formation des 40000
enseignants sur la prise en charge individuelle de la difficulté
scolaire qui a été annoncée par le Ministère.

Les organisations syndicales s'accordent pour dire que toute évolution
doit se faire dans le cadre d'une concertation et d'un dialogue. Avant
d'engager des discussions sur les 40000 PE, elles demandent une
clarification sur l'objectif. D'autre part, avec la disparition
programmée des IUFM, qui s'occupera de la formation des maîtres
spécialisés ?

Le Sgen-CFDT a souligné que si le ministère envisageait de
retravailler la circulaire de 2002, il lui semblait essentiel, en
préalable, d'avoir un état des lieux et un bilan des missions assurées
actuellement par les personnels spécialisés en particulier, compte
tenu des évolutions de la loi handicap. D'autre part, il a demandé que
les associations professionnelles soient associées à ce groupe de
travail en fonction des sujets traités.

Le ministère soumettra aux organisations syndicales un calendrier et
des thèmes de travail. La prochaine réunion aura lieu le lundi 10 mars
à 17 h 30 autour des missions des maîtres spécialisés dans le cadre
d'une réécriture de la circulaire.

Texte copié sur le site: RASED en lutte

mercredi 18 février 2009

Lettre aux instituteurs qui respirent encore, par Gilles Lehmann

Demain il sera trop tard.

Notre métier subit une attaque sans précédent. Il n'est plus question
d'imposer une idéologie pédagogique quelconque, mais d'anéantir
l'école de la République. La gratuité et la laïcité sont des maux pour
nos gouvernants. Qu'elles ne soient pas pour nous des grands mots
vides, derrière lesquels nous cachons notre complicité.

Nous mourons, certes pas de cette mort qui nous attend tous, seigneurs
comme serfs, au bout du chemin, mais de l'abandon de nos principes,
des petits arrangements entre nos convictions professionnelles et nos
intérêts personnels. Nul besoin d'en dresser la liste. Chacun, en
regardant derrière soi, trouvera un exemple de petitesse : certitudes
fondées sur l'expérience foulées aux pieds pour appliquer dans la
classe un dispositif inefficace ou pensées gardées au bord des lèvres
devant un inspecteur pour ne pas mettre en péril une carrière. Dans
ces démissions indolentes a été forgé le fer qui à présent nous
achève. Depuis des années, bleues ou roses, notre silence de chasseurs
d'échelons et la mise en jachère de notre intelligence pédagogique ont
préparé le terrain à notre effacement.

Ne soyons pas le mouton de Bear goes to town. Dessinons, comme le
petit héros d'Anthony Browne, un monde sans violence et sans barreaux.
Rendons à notre métier sa grandeur qui naît de la responsabilité et de
la réflexion, du don, de l'échange et de l'espoir. Combien sommes-nous
à croire encore à la nécessité de l'école ? N'avons-nous pas renoncé
devant la puissance du déterminisme social ? L'idée de notre inanité
n'a-t-elle pas emporté nos dernières forces ? L'acceptation de la
nouvelle réduction du temps scolaire est le paradigme de notre
rabougrissement intellectuel et éthique. Nous gagnons des jours
libérés et nous perdons notre âme, comme nous la galvaudons en nous
comportant en fonctionnaires qui fonctionnent et non en enseignants
qui émancipent. Libérés, le mot est lourd de signification. Libérés de
l'éducation ? Libérés des élèves ? Les conditions de notre mission se
sont-elles dégradées au point de transformer l'école en prison ?
Peut-être.

Nous exerçons un métier qui n'est gratifiant que si nous pouvons y
appliquer notre raison et notre libre arbitre, loin des oukases de
ceux qui n'apprécient guère la fréquentation quotidienne des enfants.
Nous devons nous garder des théories pédagogiques exclusives qui, au
gré des modes et des alternances politiques, voudraient nous imposer
leurs vérités dédaigneuses. Nous devons penser en liberté. Cessons
d'être des fantassins, cette piétaille de l'Éducation nationale qui
accepte tout en maugréant. Réfléchir par soi-même, prendre la parole,
n'est-ce pas ce que nous demandons chaque jour à nos élèves ? Mais à
quoi bon, si de notre côté nous en sommes incapables ? Dépouillés de
notre valeur exemplaire, nous ne serons bientôt plus rien. À moins que
nous ne décidions, à l'appel des collègues entrés en résistance, de
mourir debout. Ce sera déjà une victoire, fondatrice d'une autre école
à construire sur les ruines de celle qui meurt entre nos mains.

L'urgence aujourd'hui, c'est de se relever et de faire front un par
un, jusqu'à ce que notre force renverse la montagne de mépris et
d'ignorance qui se dresse devant nous. Ensuite, il sera toujours temps
de débattre dans les écoles du sens que nous voulons rendre ou donner
à notre métier, en dressant un état des lieux honnête, sans haine ni
complaisance, et en ne laissant personne parler à notre place.

Plus que jamais, nos enfants ont besoin d'enseignants debout, porteurs
d'espoir et qui défendent les valeurs républicaines. Certes, la porte
est étroite, mais si nous continuons à nous taire, à obéir contre
notre conscience, à participer aux funérailles de l'esprit en comptant
sauver notre peau, demain nous n'aurons plus devant nous qu'une pierre
pour pleurer, sur laquelle les générations futures déchiffreront
péniblement cette épitaphe navrante :

Ci-gît l'école de la République trahie par ses serviteurs.

Gilles Lehmann

Article ajouté le 2009-02-16 , consulté 92 fois

mardi 17 février 2009

Pourquoi, Jack Lang ne se "battrait-il pas comme un fou contre la fermeture des RASED?"

Dépêches de l'Education du Lundi 16 février 2009

Réforme de la formation des enseignants: Lang demande le "retrait
immédiat"

Le député PS Jack Lang a demandé lundi au ministre de l'Education
nationale, Xavier Darcos, le "retrait immédiat" du projet de réforme
de la formation des enseignants qui est, à ses yeux, "inadmissible et
irresponsable" .

"Je demande le retrait immédiat de ce projet et l'ouverture d'une
vraie table ronde. Je suis prêt à me battre comme un fou pour obtenir
son retrait", a déclaré à l'AFP l'ancien ministre socialiste de
l'Education nationale.

La réforme de la formation des enseignants prévoit que ceux-ci, des
écoles aux lycées, seront recrutés à partir de 2010 au niveau "master
2" (bac+5) et que les néo-titulaires seront revalorisés. Elle supprime
l'année de stages en alternance rémunérée en IUFM et instaure des
stages en master.

Les formations incomberont aux universités et non plus aux Instituts
de formation des maîtres (IUFM), à charge pour les universités de
confectionner des projets de masters "enseignement" .

Pour M. Lang, cette réforme "est inadmissible et irresponsable" .
"C'est comme si on donnait son permis de conduire à quelqu'un qui
n'aurait jamais touché un volant", a-t-il ajouté, estimant qu'on était
"en train de brader le Capes" (Certificat d'aptitude au professorat de
l'enseignement du second degré).

l'éducation nationale, ce sera votre Vietnam à vous !

Jack Lang signe pour la démission de Xavier Darcos !

Il est pour le moins inhabituel qu'un ancien ministre signe une pétition appelant à la démission de l'un de ses successeurs. .. C'est pourtant le cas puisque Jack LANG, député du Pas-de-Calais, ancien ministre de la culture et ancien ministre de l'Education nationale (1992-1993 et 2000-2002) a signé la pétition de soutien du site http://www.darcos- demission. org/ qui réclame ouvertement un changement de ministre pour une autre politique éducative.

Totefois, il s'agit moins d'une surprise que de la continuité des déclarations publiques et écrites de Jack LANG comme nous avons pu le vérifier :

- dans son livre "L'école abandonné", où il condamnait déjà l'anéantissement des anciens programmes, l'imposture des nouveaux, tout en fustigeant la paupérisation et l'asphyxie à l'œuvre dans un école au rabais, en pleine régression ;
- dans une tribune du Nouvel Observateur avec Luc Ferry, où les deux anciens Ministres de l'Education nationale dénonçaient avec force le "populisme scolaire" de Xavier Darcos et de ses nouveaux programmes du primaire qui «risquent de nuire gravement à la santé de notre système éducatif» ;
- dans une interview sur RMC (le 10/12/08) où il déclarait : "J'appelle tous les Français à se dresser avec force et détermination contre ce plan de destruction de l'école [...]. Darcos sait ce que je pense et dis depuis des mois : il traite avec désinvolture et mépris notre système éducatif. Il n'a cessé de taper [...] contre les maîtres qui se dévouent jour après jour pour leur métier qu'ils aiment. Le plan qu'il a concocté c'est un travail de démolition systématique de l'école de la République. [...] Je lui dis : "si vous continuez comme ça, l'éducation nationale, ce sera votre Vietnam à vous !" ».

La signature de Jack Lang confirme que le dialogue et la concertation nécessaires pour l'avenir de notre système éducatif ont été rendus totalement impossibles par l'entêtement d'un ministre qui, des IUFM aux emplois de professeurs, en passant par les programmes, les RASED, les associations éducatives ou le temps scolaire, n'a cessé de supprimer les moyens d'une politique ambitieuse qu'il prétendait vouloir mener.

Pour l'appel des 100 maîtres
Le porte-parole Sylvain Grandserre, http://www.darcos- demission. org/

la disparition des titulaires bien formés

Derrière la réforme des concours de l'enseignement (la masterisation) surgit, comme vous le savez, un problème extrêmement grave, qui lui est intimement lié, et que nous ne faisons qu'effleurer en considérant la situation des "reçus-collés" : toutes les "réformes" en cours visent de fait la disparition des titulaires bien formés, à tous les étages, de la maternelle à l'université.
Vous trouverez confirmation de cette politique parfaitement assumée, sur le site du rectorat de Versailles, site qui avoue ouvertement recruter "toute l'année" des "enseignants non titulaires" dans toutes nos disciplines, au moment même où le nombre de postes au concours fond dramatiquement, et où l'on supprime des postes de titulaires, au prétexte qu'il y aurait trop d'enseignants en France (13500 cette année, etc.): http://www.ac- versailles. fr/rh/nontitulai res.htm

Divers collègues de Nanterre ont été contactés le mois dernier par les "ressources humaines" du rectorat pour inciter leurs étudiants "bac + 3" à postuler, "en urgence". Je viens d'apprendre que la même chose a eu lieu dans l'Académie d'Orléans. Oseront-ils bientôt nous proposer des "primes" pour cela aussi, afin de nous faire passer du statut de juré de concours à celui de sergent recruteur ?

- Pour devenir prof de collège, aujourd'hui, il suffit donc d'être "étudiant bac +3". Il est simplement demandé d'avoir un casier judiciaire vierge. Il y a plus de postes que de candidats.
- Le salaire est de 34,5 euros bruts par heure de cours effective devant les élèves (soit environ 8 euros bruts de l'heure "réelle", si l'on considère que l'étudiant-enseignan t doit quand même préparer son cours, corriger ses copies, recevoir les parents, etc.). A charge pour les collègues, bénévolement et en plus de leurs charges toujours accrues, de l'encadrer comme ils pourront. Mais prof, au fond, est-ce vraiment un métier ?...

Il s'agit donc bien de remplacer des enseignants formés, par des "étudiants-enseignants" appelés à faire un petit boulot pour payer leurs études. Quid de l'engagement, du professionnalisme, de l'expérience, de l'investissement personnel, etc. ?

En affaiblissant ainsi le service public sous couvert de "bonne gestion", en mettant devant des élèves des enseignants de plus en plus nombreux sans formation, sans motivation, et sans avenir, le gouvernement a l'ambition de favoriser une migration encore plus rapide des élèves vers les établissements privés. Parallèlement, l'Etat pourra se désengager d'écoles de plus en plus "autonomes", dans lesquelles il n'y aura de toute façon que des enfants de pauvres - autant dire personne. Il sera bientôt possible de laisser pourrir, encore plus (si la chose est possible), les écoles ghettos, tandis que prospèreront les officines privées et autres institutions respectables - mais payantes...

Avec un salaire d'enseignant titulaire en fin de carrière, on peut recruter deux gardiens de prison : opération blanche.

L'opinion doit être informée du carnage qui est en marche. Rapidement.

Cordialement
François Regourd, Université Paris Ouest Nanterre

lundi 16 février 2009

Lettre adressée par le SNUDI FO à la DGESCO

Lettre adressée par le SNUDI FO à la DGESCO concernant la note de service qui définirait les missions des maîtres spécialisés qui seraient sédentarisés :

à Mr J.L. NEMBRINI, Directeur de l’Enseignement Scolaire

Monsieur le Directeur

Nous avons bien reçu le projet de note de service qui a fait l’objet de la réunion du groupe de travail du 12 févier sur « la difficulté scolaire » et « l’expérimentation de nouvelles modalités d’intervention des maîtres spécialisés ».

Le projet de note de service que vous nous soumettez prévoit que les maîtres spécialisés qui font l’objet d’une mesure de sédentarisation sur une école à la prochaine rentrée « peuvent être présent dans la classe au moment des activités collectives » et « apporteront leur expertise à l’équipe enseignante de l’école »

Cette note de service instituerait de fait des maîtres spécialisés d’un genre nouveau dont les missions ne seraient plus définies par la circulaire de 2002.

Ces nouveaux maîtres spécialisés deviendraient donc davantage des « personnels ressource » dont l’essentiel de leur mission serait d’aider les enseignants à faire face à la difficulté scolaire que de pouvoir eux-mêmes utiliser leur qualification (capa-sh) en direction et pour le plus grand profit des élèves. La nature même de leurs missions s’en trouverait radicalement modifiée rendant obsolète la formation qu’ils ont suivi pour obtenir le CAPA-SH.

Avec ce projet de note de service leurs missions ne seraient plus définies avec précision de manière identique sur tout le territoire national comme le fait aujourd’hui la circulaire de 2002 qui serait ainsi contournée.

Le projet prévoit que ces maîtres spécialisés d’un genre nouveau « contribuent en tant que de besoins à l’aide personnalisée », et qu’ils puissent « animer des groupes d’aide spécialisés ou, si cela parait nécessaire des classes entières ».

Comme nous l’avons fait remarquer en séance la question reste posée de savoir par qui et comment seraient définies précisément ces diverses possibilités.

Il n’est pas envisageable, de notre point de vue, que ce soit au sein de chaque école dans un échange entre toutes les parties concernées que les maîtres spécialisés confrontés à une sédentarisation forcée soient contraint à une négociation permanente sur la forme de leurs interventions, leur nature, leur durée…

Ce mode de relation de nature contractuelle n’est pas compatible avec le statut d’enseignant fonctionnaire d‘Etat dont les missions sont nécessairement définies de manière identique sur tout le territoire national par un texte réglementaire précis.

Nous ne pouvons nous empêcher d’y voir une mise en œuvre déguisée du principe, énoncé par la commission Pochard en son temps, d’introduire du contrat dans le statut.

Enfin, le projet précise que « les modalités de mise en oeuvre de ces aides spécialisées devront être inscrites explicitement dans le projet d‘école »

Ces missions seraient donc soumises au conseil d‘école et pourraient par conséquent être modifiées à tout moment selon les desideratas du conseil d’école. Les maîtres spécialisés concernés se verraient ainsi placés sous la tutelle directe du conseil d’école qui déterminerait la forme de leurs missions, leur nature, leur durée, … par le biais du projet d’école.

Ils perdraient de ce fait leur indépendance professionnelle qui protège tout fonctionnaire d‘Etat des pressions locales diverses.

La définition locale, école par école, des missions de ces enseignants conduirait inévitablement à une autonomie des écoles dont l’aboutissement est la proposition de loi instituant les Etablissements Publics d’Enseignement Primaire (E.P.E.P.).

C’est pourquoi, Monsieur le Directeur, le SNUDI-FO ne validera donc pas ce projet de note de service pour les raisons invoquées précédemment.

Veuillez agréer, Monsieur le directeur, l’expression de ma parfaite considération.

Norbert TRICHARD, Secrétaire Général

dimanche 15 février 2009

Aucune obligation réglementaire à faire remonter les résultats des évaluations

Communiqué du SNUDI-FO Val de Marne

Après les opérations « coup de poing » menées dans les écoles du Val de Marne par un grand nombre d’IEN « zélés », l’IA confirme, lors du groupe de travail du 13 février concernant les « nouvelles règles du mouvement », ce que le SNUDI n’a cessé de répéter :
Les collègues, adjoints et directeurs qui n’ont pas fait remonter les résultats des évaluations de CM2 ne sont passibles d’aucune sanction, ni retrait de salaire, ni inscription d’aucun avertissement dans le dossier professionnel et encore moins de retrait de poste !

L’IA justifie les excès et débordements des IEN par une situation tendue et un dialogue difficile dans certaines circonscriptions.

Le SNUDI FO réaffirme que le seul responsable est le ministre Darcos qui ne veut pas entendre les revendications des enseignants et s’obstine à enchaîner les contre réformes dont l’objectif essentiel est la destruction du service public d’éducation et le statut de fonctionnaire d’Etat de ses maîtres, pour préparer à l’autonomie des établissements dans le cadre des EPEP.

ATTENTION :
L’Inspecteur d’Académie, en application de la note ministérielle sur la mobilité des personnels, propose de remettre gravement en cause les règles du mouvement.

Nous ferons un compte-rendu précis de ce groupe de travail dans un prochain courrier…. et proposerons une riposte pour que les droits des personnels soient respectés.

COMMUNIQUE DE L'APPEL DES 100 MAÎTRES

De la maternelle à l'université : solidarité !

La sécheresse des décisions ministérielles dans l'Education favorise la propagation de l'incendie qui touche désormais tous les niveaux et tous les personnels d'enseignement, de la maternelle à l'université.

La Conférence des Présidents d'Université (réunie le 11/2/09) tire des bilans similaires à ceux exprimés depuis des mois dans le primaire en affirmant que : [...] négociation et concertation ne peuvent être engagées que si un climat de confiance est restauré", ce qui suppose "le rétablissement des postes supprimés, une augmentation pluriannuelle du nombre des emplois et la refonte du modèle d'allocations des moyens" ainsi qu'une "gestion mieux maîtrisée du temps des réformes", au point de réclamer à Xavier Darcos de repousser à 2011 la mise en place des nouveaux concours
de recrutement.

Au Ministre qui en réponse estime que la formation des IUFM correspond à se préparer au métier sur "un simulateur de vol" (RMC le 12/2/09), rappelons que ce qu'il propose à la place revient à sauter de l'avion sans parachute !

A l'heure où lycéens, étudiants et enseignants- chercheurs font converger leurs revendications et leurs cortèges, nous, maître(sse)s d'école, devons plus que jamais rappeler notre ferme opposition aux sévices publics que subit l'Education nationale en général, et l'école primaire en particulier,
qu'il s'agisse des suppressions d'emplois, de celle des IUFM, de la diminution du temps scolaire, du démantèlement des RASED, de la précarisation qui s'étend chez les personnels ou de la mise en place chaotique des programmes et de l'aide personnalisée.

C'est sur la base de ce qui existait avant l'arrivée de ce gouvernement, que nous pensons utiles de travailler avec un nouveau ministre à des améliorations pour une autre politique éducative s'intéressant notamment aux rythmes scolaires, aux contenus, aux emplois, à la formation ou aux élèves en grande difficulté.

Nous ne laisserons pas les attaques se faire en notre nom. Et rien ne se fera de bien sans l'adhésion des professionnels de l'éducation.

vendredi 13 février 2009
Pour l'appel des 100 maîtres, Sylvain Grandserre - Porte-parole,
http://www.darcos- demission. org/

À Xavier Darcos, Citoyen, futur ancien Ministre de la République

Monsieur,

Le 12 février, sur la radio RMC, vous avez déclaré ceci :
Il n'y a « aucune raison aujourd'hui objectivement [de repousser la réforme de la formation et du recrutement des enseignants à 2011, comme le demande le bureau de la Conférence des Présidents d'Universités]. D'ailleurs, on me dit "les universités ne voudront pas préparer les étudiants à cela" ; vous savez, moi je recrute 14 000 personnes ; on va les trouver les gens pour passer nos concours. Et aujourd'hui, un professeur sur deux qui est recruté par moi , n'est déjà pas passé par des systèmes de formation des maîtres. Il a tout simplement une licence ou une maîtrise, et il se présente à nos concours et il les a. Donc moi je n'ai pas absolument besoin d'entrer dans des discussions sibyllines avec les préparateurs à mes concours. Je suis recruteur . Je définis les concours dont j'ai besoin . Je garantis la formation professionnelle des personnels que je recruterai . Après, chacun nous suit, ou pas. »

Ces propos sont inadmissibles.

Votre indifférence proclamée envers les demandes formulées par le bureau de la Conférence des Présidents des Universités, par la Coordination Nationale des Universités, par des conseils d'administration, des étudiants, des enseignants et des enseignants-chercheurs, des associations d'universitaires, des syndicats, des parents d'élèves est inadmissible.

Le cynisme avec lequel vous avouez ouvertement que peu vous importe qu'il y ait ou non au sein du service public des préparations aux concours de recrutement des enseignants du service public est inadmissible.

Cette porte grande ouverte aux préparations par des organismes privés à ces mêmes concours est inadmissible.

Surtout, il est inadmissible que vous prétendiez être le recruteur, inadmissible que vous asséniez neuf fois en quelques phrases l'idée que c'est vous qui recrutez, vous qui définissez, vous qui avez besoin, et que ces concours sont les vôtres.

Monsieur, ces propos sont ceux d'un chef d'entreprise. Il relève d'une logique qui est celle du privé. Mais vous n'êtes pas chef d'entreprise, l'école n'est pas une société par actions dont vous seriez le président-directeur général. Vous êtes vous-même au service du recruteur et de l'employeur, qui ne coïncide pas avec votre personne, aussi remarquable puisse-t-elle être : le recruteur et l'employeur, c'est l'Éducation Nationale, c'est l'école de la République, c'est l'école de tous les citoyens, de tous les contribuables, de tous les électeurs, de tous les parents d'élèves, de tous les habitants de ce pays. Vous n'êtes pas doté des pleins pouvoirs. Vous êtes au service des citoyens de ce pays, vous êtes au service de la France.

Monsieur, ces propos vous disqualifient et vous déshonorent. Ils révèlent une confiscation de la res publica, de la chose publique, par un individu. Ils révèlent que vous vous considérez comme le dépositaire unique de la légitimité, dans un domaine qui relève de la volonté populaire. Ils révèlent que vous confondez votre position actuelle de Ministre avec un pouvoir que personne n'a le droit de vous contester, un pouvoir absolu. Vos propos rappellent, Monsieur, le basculement de la démocratie vers une personnalisation tyrannique du pouvoir dont l'histoire a donné maints exemples. Ils sont inacceptables pour tout républicain authentique, de Jules Ferry au Général de Gaulle.

Vous ne teniez votre légitimité de Ministre, Monsieur, que de l'expression de la volonté populaire. La volonté populaire ne vous a pas donné mandat de détruire au nom de la république un système fondé sur les valeurs de la république.

Nous vous accusons, Monsieur, d'indignité républicaine. L'école n'est pas votre propriété. Par vos propos, vous vous êtes montré inapte à assumer vos responsabilités républicaines et le mandat qui vous a été confié par le peuple français. Vous avez révélé que vous méprisiez et ne compreniez pas l'essence même de votre fonction de Ministre.

En tant que citoyens, électeurs, contribuables, parents d'élèves, habitants de ce pays, nous ne reconnaissons plus la légitimité morale et républicaine de la position que vous occupez.

Nous exigeons votre démission.
__________________________________________________
Pour co-signer cette lettre à Xavier Darcos avec les premiers signataires, rendez-vous ici :
http://www.shesp.lautre.net/spip.php?article43